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lundi 23 septembre 2013

La fête de la mi-automne

J'ai dit dans le précédent article que j'étais allée à la fête de la mi-automne. J'aimerais vous parler du principe de cette fête que les Chinois savent si mal expliquer.
Pour vous donner la preuve de ce que les Chinois parlent très mal de leurs tradition, je vais commencer par vous donner leur version de la fête de la mi-automne. La fête de la mi-automne donc, c'est l'occasion pour les Chinois de célébrer la lune en mangeant des gâteaux de lune et en pensant à tous les gens qui sont loin d'eux, d'où la réunion avec la famille ou avec les amis. Si je devais retranscrire un exercice que nous avions fait le semestre dernier sur le sujet, ce serait encore plus caricatural : "la fête de la mi-automne c'est une fête où on va admirer la lune brillante et scintillante en mangeant des gâteaux de lune." Personnellement, expliqué comme ça, je me dis "d'accord, c'est une tradition chinoise et je n'y comprend rien, mais si ça leur fait plaisir, pourquoi pas..."
Voici maintenant l'explication que j'en donne, du moins si j'ai bien compris. Le jour de la fête de la mi-automne est choisi en fonction du cycle lunaire, car le soir de la fête, la lune est particulièrement brillante, c'est-à-dire qu'elle éclaire tellement qu'on y voit presque comme en plein jour. C'est particulièrement agréable à Nankin (du moins cette année) car même si le vent est frais, avec un bon pull on peut faire une nuit blanche au bord du lac. C'est donc réellement une bonne occasion de sortir et de voir ses amis ou sa famille. Mais les Chinois voient un autre aspect au-delà de cet aspect pragmatique. En effet, tout le sait qu'il n'y a qu'une lune qui brille au-dessus de nos têtes. Souvent, on doit se séparer de gens qu'on aime, de sa famille, de ses amis, pour une raison ou une autre. Le soir de la fête de la mi-automne, les Chinois séparés lèvent tous le nez vers le ciel et se disent "nous sommes sous la même lune". Cette réflexion efface les distances et soulage les cœurs brisés par l'éloignement. Je trouve que d'expliquer ainsi la fête de la mi-automne, ça la rend beaucoup plus intéressante, surtout quand on s'adresse à des étrangers.

vendredi 20 septembre 2013

La politesse

Je suis allée me promener hier soir dans le parc d'à côté pour la fête de la mi-automne. On a acheté des gâteaux de lune, et on a été regarder la lune (qui était tellement brillante qu'on voyait presque comme en plein jour) en mangeant nos gâteaux de lune. C'était bien chinois. La politesse des Chinois, ça fait un moment que je m'interroge. Les Français sont réputés, ou bien est-ce un cliché, pour leur très grande politesse. Si on voulait les caricaturer, on ferait jouer cette petite scène du "après vous" que tout le monde connaît... Les Français perdent trois quart d'heures à décider qui va passer le premier. Les Chinois fonctionnent autrement. A l'occasion de la fête de la mi-automne, la plupart des Chinois, voire même tous, se réunissent entre amis ou en famille pour manger lesdits gâteaux de lune, et les jeunes passent la nuit à la belle étoile pour profiter de ce clair de lune si puissant. Ils jouent aux cartes, se racontent des histoires qui font peur... Je l'ai déjà dit à l'occasion de mon sujet sur les déplacements : les Chinois préfèrent les apparences. Dans une certaine mesure, les Français aussi. Quand on est Français, il faut être bien habillé, il faut savoir se tenir, être propre, avoir une maison bien rangée. Les gens nous jugent constamment sur ce qu'on fait, ce qu'on ne fait pas, sur notre manière de les faire. Les Chinois sont beaucoup plus détendus sur ce point-là.
Bien s'habiller est une notion toute relative pour les Chinois. Leur sens de la mode est, évidemment, bien loin de celui des Français, et comme j'en ai l'habitude maintenant, je vois bien qu'ils préfèrent les choses "mignonnes" aux choses "belles". Les Français mettent deux distinctions claires entre ces deux mots : le mignon, c'est pour les enfants, le beau, c'est pour les adultes. Ça n'est pas le cas en Chine. Il est clair qu'une fille qui adopte le style "mignon" fera plus enfantine qu'une fille qui ne l'adopte pas, mais ça n'est pas pour ça qu'on la décrédibilise socialement. Qui penserait qu'une fille qui a un sac à dos Winnie l'ourson peut être en train de préparer un master en philosophie ? En France, on suppose qu'elle a un retard. En Chine, c'est possible.
Bien se comporter est également tout relatif. Les gens crachent, regardent fixement les étrangers comme des bêtes de foire, font du bruit en mangeant leurs nouilles, grugent dans les files d'attente, bousculent sans ménagement les gens qui sont sur leur passage, et d'ailleurs, le passage, ils ne le laissent pas. Enfin bref, les Chinois se comportent comme des enfants français mal éduqués. Mais.
J'ai peu eu l'occasion de voir de maisons chinoises. J'ai entraperçu quelques appartements car les Chinois laissent parfois leur porte ouverte sur le pallier. C'était pas toujours très beau à voir.Vraiment pas beau du tout....
Mais malgré toutes ces choses que les Français trouvent dégoûtante ou impolie, moi, je préfère la façon de faire des Chinois. Ils ne perdent pas vingt minutes à bisouter toute leur classe, en entrant et en sortant de cours. Le passage doit se négocier dans le métro, mais ça avance beaucoup beaucoup plus vite aux heures de pointe qu'en France, tant et si bien que même s'il n'y a qu'un escalator, on y monte beaucoup plus vite qu'en France. On circule mieux. C'est beaucoup moins stressant parce qu'on sait que si on est pressé, on peut bousculer. Pas besoin de se retenir, de se contenir, de se forcer : faire du bruit en mangeant, c'est normal (même s'ils ont encore du mal à voir un étranger faire du bruit en mangeant). Qui n'a jamais eu envie de gruger la file pour demander un renseignement, un truc qui prend deux secondes mais que si jamais tu le fais, toute la file te regarde avec des yeux noirs et il y a toujours une petite mémé pour sortir du rang pour te rappeler d'y rentrer ? 
Les Chinois sont polis, ils ne faut pas en douter. Quand on leur rend un service, ils savent remercier. Ils ne se disputent pas pour payer l'addition au restaurant et se flattent d'inviter leurs amis, qui savent accepter d'être inviter (je vous avoue que c'est très difficile pour un étranger d'accepter d'être invitée comme ça). Je ne vous cite pas l'exemple de XueYing, je vous renvoie à l'article "Le voyage", mais vous rappelle si vous l'avez oublié qu'elle nous a plus qu'aidé à nous installer, mais je vous cite celui du militaire et de l'infirmière à l'hôpital. L'autre jour, nous accueillons une amie qui attendait de signer son bail ; il fallait monter sa valise de 40kg dans six étages. Je commence, seule à la monter de quelques marches quand un voisin arrive dans l'immeuble ; sans rien demander, il commence à m'aider à porter la valise, et ce jusqu'au sixième étage. Il y a aussi ma propriétaire qui a fait mon lit et celui de ma coloc' et qui m'a porté ma valise, seule, dans les six étages qui mènent à notre appartement... Il doit y avoir d'autres exemples, mais je vous avoue que j'ai du oublier... A bien comparer, dans toutes ces situations, en France, qui nous aurait aidé ? Dans l'escalier, le voisin serait passé bien lâchement, en nous maudissant de prendre toute la place avec notre valise.
La politesse des Chinois est plus relative, mais elle est plus sincère. Ils savent que pour sortir du métro avant la fermeture des portes, il faut être rapide, et donc jouer des coudes : logique, de bousculer les gens ! Ils savent que si eux-mêmes sont perdus, ou s'ils n'arrivent pas à faire quelque chose eux-mêmes, ils seront contents d'avoir quelqu'un pour les aider, alors ils aident les autres ! Moi qu'on traite parfois de malpolie ou d’asociale en France me voici devenue trop polie en Chine ! L'autre jour, nous disions merci à la serveuse qui nous donnait nos plats au restaurant et elle nous répond en riant que ce n'est vraiment pas la peine de dire merci pour ça ! La dame qui m'a aidé dans l'avion ne voulait pas de remerciement non plus, elle considérait que c'était normal ce qu'elle avait fait. Voilà, la politesse des Chinois est plus simple mais elle est plus vraie. Je me sens mieux ici, j'ai l'impression de moins déranger, et qu'au moindre soucis, je trouverai bien quelqu'un pour m'aider. En France, avant de demander ton chemin, tu réfléchis bien.

dimanche 15 septembre 2013

可爱

Comme je sais que vous aimez beaucoup les photos, en voici encore quelques unes ! Le thème cette fois-ci c'est le 可爱 (keu'aïe si vous voulez le prononcer à la chinoise). Pour ceux et celles qui ont été japanisés, vous avez sûrement du remarquer la petite ressemblance avec le kawaï...

 Ca ressemblait à une grande manifestation parisienne à laquelle je n'avais pu participer... Sauf que c'était une boutique minuscule dans un supermarché du métro ! =D

 Bien évidemment, ces figures sont au prix chinois, pas au prix français. Les porte-clefs étaient à 10 yuan, soit 1,5€ environ. Les figurines plus grandes étaient à 20 yuan, soit un peu plus de 2€50... Pour dire les prix français à ceux qui ne les connaîtraient pas, eh bien vous remplacez les yuan par des euros dans les prix que j'ai donné au-dessus et vous aurez les prix français.

 Celles-là étaient plus chères, 95yuan, soit un peu plus de 10€. Les figurines ont des accessoires apparemment. Je ne sais pas si on voit très bien sur la photo, mais elles doivent faire environ 12cm de hauteur. La seule chose qu'on peut reprocher à cette boutique c'est de n'avoir que du Naruto, du Bleach et du One Piece. Il y aussi quelques autres mangas, comme Detective Conan et deux ou trois porte-clés de Totoro ou Doraemon, mais le choix reste limité.

 Après les figurines, les peluches ! Celles-ci ne sont qu'un exemple. J'ai pris cette photo dans une petite boutique, vraiment minuscule, mais qui était remplie de peluches géantes comme celles-là du sol au plafond. Ca va être difficile de résister, surtout quand on sait que la plupart d'entre elles coûtent moins de 10euros... Ici on ne le voit pas, mais Doraemon est vraiment une star. On trouve beaucoup de peluches Doraemon, et autres goodies... Moi même, l'autre jour, je voulais acheter des baguettes, et j'ai pris des Doraemon...C'étaient les moins chères, ok ?!

Puisqu'on parle du Japon et de choses absurdes, voici la preuve qu'il y en a aussi en Chine. Ceci est une glace au chocolat. Pas une glace fraise-chocolat, juste une glace au chocolat. D'ailleurs, aux dires de celle qui l'a mangée, le truc rose n'avait pas vraiment de goût. On peut donc en conclure que cette glace avait surtout pour but d'être mignonne...

Je pense que c'était également le but de ces friandises. Je ne sais pas du tout quel goût ça a (à mon avis aucun), mais c'est vraiment très mignon !



Et voici une photo bonus, que j'ai prise après avoir écrit l'article sur "Se déplacer en Chine" pour vous donner une idée des parkings de vélos et de scooter. J'ai beaucoup peiné pour prendre cette photo, parce qu'il a fallut attendre que personne ne passe devant l'objectif pour la prendre... >_<'

 C'est juste un exemple. Ce parking est celui d'un grand supermarché. La photo est la partie gauche du parking devant l'entrée, la partie droite est peut-être plus grande, et le parking continue également à droite sur l'image. On ne voit qu'une rangée ici, mais en fait il y en a deux, et sur les portions plus larges de trottoirs, trois.Tout le monde se croise : piétons, scooters, vélo mais le parking n'est pas encombré, on arrive toujours à passer. Il est environ 20h, 20h15 au moment où la photo a été prise. Le supermarché ferme à 22h.



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Coucouzine, je te dédicace tout spécialement cet article, j'espère qu'il t'as plu ! ^-^ Comme j'aime moi aussi les choses mignonnes, je crois que je mettrai à l'avenir d'autres photos de choses trop choupinoupinettes parce qu'il n'y a que ça en Chine ! =D !

vendredi 13 septembre 2013

Se déplacer

En France, du moins à Poitiers, mais je suppose qu'on est un peu tous pareils, nous les Français, on sait comment on se déplace. La plupart du temps, c'est la voiture. Le bus et le métro, c'est pour les grandes villes. A Poitiers, donc, c'est la voiture qu'on préfère. Toutefois, il faut bien remarquer le comportement que l'on adopte au volant de sa voiture. Au feu rouge, on peste contre ceux qui n'avancent pas. Au rond-point, on s'énerve contre les gens qui ne mettent pas leur clignotant. Sur l'autoroute, on râle pendant les embouteillages, on dit des gros mots des gens qui roulent à plus de 160, on observe avec une curiosité mal placée les accidents. D'une manière générale, la voiture nous oppose tous les uns les autres car on ne trouve de plaisir à conduire en voiture que lorsqu'on est seuls sur la route. Mais même pour une petite ville comme Poitiers, c'est impossible.
Les Chinois voient les moyens de transport d'une autre façon. Nankin compte huit millions d'habitants. C'est une petite ville. Tous les matins je marche quelques vingt minutes pour aller à la fac. Tous les matins je pars à l'heure de pointe. Je n'ai jamais vu d'embouteillage. Il y a certes des voitures, et il faut négocier avec les scooters et les vélos, mais je n'ai jamais vu de rue totalement bloquée par la circulation, je n'ai jamais traversé en slalomant entre les voitures arrêtées. Les Chinois préfèrent à la voiture les scooters, les solex, les vélos, le bus et le métro. La voiture est une marque de luxe, d'ailleurs, la plupart d'entre elles ont des vitres teintées ; on ne voit rien de ce qui se passe dedans. C'est aussi pour cette raison que toutes les voitures sont toujours propres et assez chères. Je pourrais compter sur les doigts d'une main les cagots comme on peut en voir sur les parkings d'universités en France. Avoir une voiture c'est avoir une voiture chère et belle. Les Chinois aiment beaucoup les apparences. Quand ils n'ont pas les moyens d'avoir quelque chose d'aussi cher, ils se déplacent en scooters et autres petits appareils, à pied, en bus, en métro. Je trouve cela beaucoup plus ouvert, et je préfèrerais mieux me déplacer comme eux plutôt qu'en voiture. Quand on croise un scooter, on croise des gens. Quand on voit une dame avec un petit enfant, son cartable sur le dos, on sait où ils vont. Quand on voit deux jeunes, un gars et une fille, sur un même vélo, on ne peut pas trop se tromper sur leur relation. Quand on croise un ami en scooter, il s'arrête pour causer. Le plus étrange, je crois, à propos de ces scooters, c'est que beaucoup d'entre eux sont électriques (70% peut-être !) ce qui fait que c'est plutôt leur façon de conduire qui est bruyante, pas tellement l'appareil en lui-même. La nuit, ils peuvent se déplacer, ils ne font pas de bruit... A propos de leur façon de conduire, il faut également signaler à quel point ça n'a rien à voir avec la façon de faire des Français. Le code de la route est à peu près inexistant. XueYing nous a dit qu'elle avait passé son permis, mais que comme elle n'avait pas beaucoup conduit, elle avait oublié comment démarrer la voiture, qu'elle réviserait à Paris (où elle va étudier cette année) et qu'elle apprendrait là-bas à faire les créneaux. En gros, le permis chinois c'est apprendre à faire rouler la voiture. Du matin au soir les Chinois utilisent donc leur klaxon pour dire "j'arrive, bouge-toi !". Ils ne voient pas ça du tout comme enfreindre une règle que de passer au feu rouge, de rouler sur un trottoir, en sens inverse... Toutefois, je trouve que le passage se négocie aussi bien comme ça qu'en France, voire même mieux. Ne me parlez pas de chiffres, qui sait comment ils sont récoltés... Bien sûr qu'il faut être prudents mais une voiture qui a tort s'arrêtera, parce qu'elle sait qu'elle passe en force. Philosophie chinoise...
Résultat, pas de parkings immenses en Chine ; de grands trottoirs où logent plus d'une centaine de vélos et de scooters, serrés les uns contre les autres. Avoir une voiture, ce n'est pas la norme. C'est pour ça que les parkings pour les voitures sont presque inexistants et qu'elles se garent n'importe où, mal la plupart du temps (je vous renvoie à l'article précédent avec la photo de la vue de ma fenêtre). Les Chinois ne se séparent pas par cette coque de fer. Ils supportent vents et marées, honnêtement, avec les autres.

Pour revenir à la comparaison avec Poitiers, les Chinois ne prient pas pour tomber sur une heure creuse, pour avoir la chance de passer vite ou ce genre de choses, mais ils préfèrent les petits moyens de transports, ils se supportent les uns les autres et se fâchent rarement pour des questions aussi bêtes que les nôtres. Les Chinois sont moins polis que les Français, c'est un fait. Mais ça leur permet d'être plus honnêtes. Je préfère me déplacer dans Nankin plutôt que de me déplacer dans Poitiers, ou même dans Paris.

mercredi 11 septembre 2013

Là où je vis

On m'a beaucoup demandé de montrer où je vivais, alors voici un article un peu spécial, en forme de roman-photo.
On commence la visite avec la buanderie ! C'est un petit balcon couvert, avec une grosse plante et la machine à laver. Presque tous les appartements ont ce genre de petite remise où généralement se trouve la machine à laver. Pour ma part, de tous les appartements chinois que j'ai vu et/ou dont j'ai entendu parler, il y avait une machine à laver à chaque fois. Je n'ai pas vu de laverie dans la rue, à croire que c'est normal que chacun lave son linge chez soi. Après tout, c'est très pratique. C'est également ici qu'on étend notre linge. Il y a un étendoir qui pend dehors mais la propriétaire nous a déconseillé de l'étendre là car quand il fait chaud, le linge brûle. On verra cet hiver. La plante est celle de la propriétaire. A bien regarder, les Chinois doivent aimer avoir un peu de verdure chez eux car il y a pas mal de boutiques de fleurs et de plantes dans les environs.

C'est la chambre de ma coloc' (Lise) qui donne sur la buanderie. Par respect pour son bordel intimité, je n'ai pas pris la partie droite de la pièce, c'est sa chambre.

C'est notre cuisine ! Elle est petite mais on y est pas souvent vu qu'on mange tous les jours ou presque au restaurant. En fait, faire la cuisine c'est presque plus cher que de manger au restaurant. Aujourd'hui, par exemple, ce midi j'ai  mangé pour 6 yuan (un peu plus de 70 centimes) et ce soir pour 9 yuan (un peu plus d'un euro). Pour la même chose, je paierai beaucoup plus cher à vouloir le faire à la maison, et ce serait, pour sûr, beaucoup moins bon. On ne le voit pas sur la photo, mais nous avons un évier, sur la gauche, après la vaisselle. On ne voit pas non plus la hotte, mais il y en a bien une, au niveau de la fenêtre. Si vous voulez critiquer la position de la plaque, c'est celle qu'on a trouvé quand on a pris l'appartement.

C'est le coin bouffe ! Le frigo a gauche est petit mais il fonctionne très bien ; j'avais ramené les sandwichs que je n'avais pas mangé pendant mon voyage, et il a congelé l'intérieur ! Depuis on l'a mis sur 7°C c'est mieux. Les bouteilles sur la table sont remplies d'eau, ne vous en faites pas. Quand on est arrivées, on a acheté l'eau en bouteille, faute d'avoir de quoi la faire bouillir. Maintenant, on s'en sert pour mettre l'eau qu'on a fait bouillir, comme ça on peut en emmener à la fac (parce que là-bas aussi, comme nul part, on ne peut boire l'eau au robinet).

Les placards... C'est passionnant... Les bouteilles blanches sur les étagères sont du M.Muscle. Ca décape !


La pièce la plus intéressante de la maison : ma chambre ! Le bureau, invisible, est en bas, à côté de l'armoire. J'ai acheté de jolies couettes pour mettre sur mon lit ^-^ Normalement, les Chinois dorment sur les sommiers des lits, sans matelas, mais nous avons de la chance avec Lise car nous avons des matelas ! En revanche, je n'ai pas beaucoup d'armoires ; il y a des placards au-dessus du lit mais ils sont trop haut. Donc j'ai utilisé toute la petite armoire pour mettre mes vêtements, et par soucis de mon intimité, j'ai utilisé les taies d'oreillers dont je ne me sers pas pour faire un joli petit rideau devant mes sous-vêtements (voyeurs !) La chambre est petite mais je m'en fiche, 2m² de ménage, c'est 2m² de ménage !

 Et un petit bonus : la vue qu'il y a de la rue de ma chambre ! De deux choses l'une : toutes les voitures sont toutesmal garées (je n'ai vu, je crois aucun emplacement clair et net pour les voitures dans le coin) mais elles valent également toutes une blinde. Je vous invite à faire le rapprochement entre l'état des voitures et l'état de l'immeuble dans lequel habitent les propriétaires desdites voitures.

Et voilà, vous savez tout sur moi ! N'hésitez pas à poster un commentaire si un détail pour chiffonne ou si une question vous taraude.




jeudi 5 septembre 2013

Les hôpitaux

Quand on tombe malade en Chine, ce n'est pas exactement la même chose qu'en France. Ma coloc' est tombée malade, à cause de la clim (35°C dehors, 16°C dedans, il fallait que ça arrive à quelqu'un...). Elle lutta avec force courage contre l'invasion des microbes à grands coups de thé au jasmin (qui a un goût d'artichaut) et autres bouillons au miel, mais la maladie fut la plus forte. Quand elle n'eut plus la force de parler, elle eut le courage d'aller à l'hôpital. Nous sommes donc allées avec elle. Nous étions quatre. Nous voilà donc parties pour l'hôpital. Car en effet quand les Chinois sont malades, même pour une grippe, ils vont à l'hôpital, pas chez un médecin généraliste. Ma coloc' avait une note de XueYing (notre trésor) pour l'aider à s'orienter dans le bâtiment qui, soit dit en passant, est immense. Nous nous présentons à l'accueil, qui nous oriente vers les étages supérieurs, une deuxième note en main. Ladite note était d'ailleurs illisible, car les Chinois, comme nous autres, écrivent de manière cursive, c'est-à-dire en levant le moins possible leur stylo sur la feuille, comme nous autres, alors que nous autres étrangers apprenons à écrire comme les ordinateurs, de manière très claire, mais totalement artificielle. Nous nous promenions donc avec une feuille que nous n'arrivions pas à déchiffrer. Nous avions vraiment l'air d'étrangères. On cherche un peu, et on arrive à trouver le bon endroit pour notre malade. On regarde à droite à gauche, pour voir comment font les Chinois. Ils viennent regarder assez souvent sur une borne électronique un ticket qui semble leur indiquer combien de temps ils doivent encore attendre avant que le médecin les reçoive. Nous n'avions pas ce ticket. Totalement perdues, on allait demander à une infirmière de nous aider quand un Chinois nous aborde, alors qu'il devait être là pour accompagner quelqu'un lui aussi, et nous propose son aide. Il baragouine deux trois mots d'anglais, mais, mais ! nous avions Cyrielle avec nous, qui déchire tout en chinois, et qui a réussi à causer avec lui. Il nous remmène dans un comptoir à un étage inférieur et fait la queue avec nous. En fait, il fallait passer par là pour prendre rendez-vous ou quelque chose comme ça. Comme c'était la première qu'elle venait, ma coloc' a payé sa consultation et une carte médicale pour 10 yuan, soit environ un euros cinquante... Une fois le rendez-vous pris, notre ami Chinois continue de nous emmener vers l'endroit où se trouve le médecin. Il nous explique qu'il a choisi un ORL au cas où son problème de mal de gorge viendrait d'autre part, ou au cas où il y aurait des problèmes autre part (nez, bronches, ce genre de choses). Il nous explique également qu'il est militaire et qu'il va bientôt repartir pour Pékin. Enfin, il "nous" explique grâce à Cyrielle. Rendons à César ce qui est à César. Nous revenons donc à un point médical semblable à celui où nous avions rencontré le militaire. Il attend avec nous pour aider ma coloc' pendant la consultation. Nous passons avec bonheur le petit papier qu'on nous avait donné à la réception, comme les Chinois, pour voir quand est-ce que ce sera le tour de ma coloc'. Une personne. On s’assoit pour attendre. On regarde autour de nous, et on essaie de comprendre ce que dit la voix dans le haut-parleur. La réponse arrive rapidement car ladite voix se met tout à coup à épeler quelque chose en anglais. On regarde sur un écran posé sur le mur et on voit les prénoms de ma coloc' affichés. La voix est en train d'épeler son nom car elle ne sait pas comment le prononcer, et depuis un moment, elle appelait les patients dont c'était le tour ! On critique parfois la Chine sur sa modernité, mais là, sincèrement, c'était vraiment bien organisé ! Bien sûr, seule ma coloc' et son interprète du jour, le militaire, vont voir le médecin. En ressortant, elle nous dit qu'elle a trois injections à faire (une par jour), un spray à pulvériser et un régime à suivre : pas de viande, beaucoup d'eau, de l'eau chaude surtout, pas mal de fruits et légumes. Eh oui, en Chine, on ne prescrit pas de médicaments, du moins pas beaucoup, on soigne beaucoup par injections. C'est comme ça. Le militaire nous dit que dans cet hôpital, les injections sont chères, mais que si on va à l'hôpital universitaire, elles seront moins chères. Nous avions d'autres choses à faire, donc on laisse l'hôpital en suspens, en se disant qu'on irait à l'hôpital universitaire pour faire des économies. Mais lorsque nous avons cherché cet hôpital, impossible de le trouver. Retour donc au premier. Mais la même question se pose encore : où aller pour faire les injections ? On s'égare un peu, et on tombe sur une infirmière très gentille qui nous emmène jusqu'au bon comptoir, à l'autre bout de l'hôpital, bien évidemment... On arrive dans une salle avec beaucoup de fauteuils et des gens qui suivent leur traitement. Là, on s'occupe de ma coloc', qui va d'un comptoir à un autre sans qu'on comprenne trop pourquoi. En fait, ils lui font une piqure pour voir si elle est allergique au traitement, et après mettent le traitement en route. Elle se promène donc un petit moment avant de commencer pour de bon son traitement. Quand on est sûres que tout va bien, on s'en va car une fois l'injection commencée, il n'y a plus qu'à attendre. Deux heures. Trois jours de suite. Elle nous raconte l'effarement des Chinois quand ils la voient à l'hôpital, dont une qui la prend en photo. Une blanche qui se fait piquer, c'est pas commun en Chine !

De tout ça résulte quand même une organisation à toute épreuve : à l'hôpital comme aux urgences, pas de gens qui courent, pas de queues interminables, pas de médecin "généraliste" qui connaît peu tout en général mais rien en particulier. Certes les injections ont effectivement coûté cher, quelques 400 yuan, mais en France, entre le généraliste et le prix des médicaments, je ne sais pas si on approche pas ce prix... Il faut aussi compter sur les personnes qui nous ont aidé durant cette aventure : le militaire, l'infirmière, et tous ceux à qui ont a demandé notre chemin en route. Le bâtiment est juste immense ; il y a cinq étages qui s'étalent sur presque tout un pâté de maison. C'est simple, d'un bout à l'autre, il y avait bien cinq minutes de marche, avec des halls plus impressionnants les uns que les autres. Finalement, pour nous, c'était un peu compliqué, mais pour les Chinois, c'est mille fois plus simple comme ça parce que tout est au même endroit, il n'y a pas à faire cinquante kilomètres entre chaque spécialiste. On a tous remercié ma coloc' pour le coup, car maintenant, la prochaine fois que l'un d'entre nous tombera malade, on saura où aller.