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mercredi 28 août 2013

Le voyage

Il a bien fallut voyager pour arriver. C'était long et fatiguant. J'ai laissé mon père, seul, à 6h du matin sur le quai de la gare, et je suis partie, seule, pour l'aéroport, à Paris. Je me suis dit qu'il fallait être courageuse pour partir seule comme ça. Mais ça ne m'a pas fait peur.
Le premier choc avec les Chinois, ça a été dans l'avion. Je me suis retrouvée toute seule au milieu d'un îlot de Chinois. C'était très impressionnant. Les premières fois que j'ai pris l'avion, c'était avec des Français, et c'était comme vous devez en avoir l'habitude : silencieux, policé. Les Chinois étaient sûrement en voyage organisé. Ils ont commencé à s'installer, mais de façon très bruyante, et en même temps, très conviviale. Ils se placent, et puis ils cherchent quelqu'un avec qui échanger pour être à côté de la personne avec qui ils voulaient être. Du coup c'étaient de grandes conversations, des gens s'interpellent dans l'avion comme dans un marché, qui échangent leurs places, et puis qui reéchangent encore et encore jusqu'à trouver la combinaison parfaite... Pour ma part, j'étais à côté du hublot. Une petite Chinoise d'une vingtaine d'année peut-être arrive, et semble chercher quelqu'un. Elle revient quelques minutes après avec une amie qui me demande, en anglais, si je veux changer de place. Elles étaient tellement mignonnes... je n'ai pas pu dire non, j'ai échangé. Je n'ai pas regretté ce choix. Je me suis retrouvée au milieu de l'avion, près de l'allée centrale, complètement encerclée par des Chinois. Les Français avec qui je voyageais étaient à l'avant de l'avion, assez loin. J'étais totalement immergée. Je me suis sentie un peu idiote, la bouche ouverte, à les regarder aller et venir.. A peine est-ce que j'avais changé de place que le garçon qui était à une place de moi me dit "Nice to meet you", le sourire au lèvres. Ca m'a fait très étrange, surtout vu la réputation en langue étrangère que les Chinois ont... De tout ce charabia j'ai retenu une vraie convivialité entre les Chinois. Lors de précédents voyages organisés, avec des Français, même au bout de deux semaines, il pouvait toujours y avoir la gueguerre du "excusez-moi, c'était ma place" dans le bus... En comparaison, je nous ai trouvés coincés et finalement assez vulgaires. Ils étaient conviviaux, spontanés, quand nous étions distants et méfiants les uns des autres. Une assez belle leçon d'humilité.
Ma voisine, une femme d'une quarantaine d'année, m'a aidé à remplir le document officiel d'arrivée en Chine, qu'il faut donner à la douane avec le passeport. L'une des informations demandées était l'adresse. Première question : celle de la fac ou celle de mon domicile ? Dans les deux cas, je n'en n'avais pas, d'où la deuxième question : qu'est-ce que je mets ? La dame s'est démenée pour moi : elle a demandé aux hôtesses ce qu'il fallait que je mette, si elles pouvaient m'aider... Finalement, l'adresse de la fac suffisait. Mais où se la procurer ? Pas de soucis, elle a envoyé le garçon du "Nice to meet you" de chercher quelqu'un qui la connaissait... En gros, le garçon est parti demander à toutes les personnes chinoises de l'avion si elles ne connaissaient pas l'adresse de la faculté de Nankin. Et il a trouvé. Et j'ai eu mon adresse. C'était assez impressionnant.
La dame n'a pas voulu que je la remercie plus que ça, comme si c'était normal d'aider quelqu'un comme ça, un étranger dans l'avion à avoir ses papiers, à l'aider en chinois... Je ne pense pas qu'un Français aurait fait la même chose.

De toute cette histoire il est ressorti un très bon contact avec les Chinois, pour une première, ce n'était pas mal, mais la suite de mes aventures m'a appris à faire la différence entre ceux qui connaissent les étrangers et ceux qui ne les connaissent pas.

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